Aujourd’hui, je vais dédier cet article aux indigènes Ngöbes, aussi appelés Ngäbes ou encore Guaymís (promis, c’est la dernière variante). Cette communauté qui a souffert de la création des frontières a tout de même su conserver ses traditions. Des 8 communautés indigènes présentes au Costa Rica, c’est la seule qui continue à porter les vêtements traditionnels. Je vous invite également, si vous souhaitez aller plus loin, à découvrir les autres communautés indigènes au Costa Rica.
Comme à notre habitude, quelques chiffres et un mot avant d’entrer dans le vif du sujet…
Population totale : on compte près de 3 500 individus.
Superficie du territoire : environ 25 000 hectares.
« Bonjour » en ngäbere : Käbö kwin degä (la prononciation demeure un mystère).
Les Ngöbes, un peuple indigène divisé malgré lui
De toutes les communautés, celle des Guaymís vit bien plus au sud que les autres. En tout, ils possèdent 6 territoires : Abrojo Montezuma, Osa, Conteburica, Conteburica, Coto Brus, Altos de San Antonio. Leurs lieux de vie sont vraiment très proches du Panama, et cela pour une raison toute simple ! Jadis, avant que n’apparaissent les frontières telles que nous les connaissons aujourd’hui, les Ngöbes vivaient éparpillés sur un vaste territoire.
Mais, vous l’aurez compris, une frontière les a séparés les uns des autres. Cependant, il est vrai que ces indigènes ont la particularité d’être très mobiles ! Tous les ans, il existe d’importantes migrations de Ngöbes du Panama vers le Costa Rica au moment de la récolte du café et des bananes. La collecte des graines de café apparaît souvent comme une solution pour les indigènes en quête d’argent mais les conditions de travail sont rudes et les salaires bas.
Une culture entretenue et un artisanat développé
Les 3/4 des Guaymís parlent l’une des deux langues de la communauté, à savoir le ngäbere ou le bugle. Ils communiquent aussi en espagnol.
Un phénomène surprenant eut lieu en 1962. En fait, une croyance naquit (ou plutôt naquit à nouveau) au sein de la communauté Ngöbe, c’est la Mama Chi. L’idée qui gravite autour de cette Mama Chi est la volonté de récupérer, de revendiquer des éléments culturels, traditionnels. En fait, les indigènes ont renoué avec leur univers ancestral. Personnellement, je ne me doutais pas que les indigènes faisaient de tels efforts pour préserver et entretenir leur histoire. Par les temps qui courent, je trouve fascinante cette volonté de regarder vers le passé plutôt que de s’ouvrir au « monde moderne ».
Niveau alimentation, rien de très particulier. Ces indigènes font pousser du manioc, du riz, des haricots ou encore du maïs. Ils pratiquent l’élevage, la pêche ainsi que la chasse à l’arc.
L’artisanat occupe une place importante au sein de la communauté. Les femmes confectionnent toutes sortes de bijoux principalement à l’aide de perles, mais aussi des sacs et des peintures. Elles fabriquent également leurs propres vêtements qui ont la particularité d’être très colorés. Les hommes quant à eux réalisent des chapeaux communément appelés « panamas ». Ceux-ci sont faits à la main à partir de fibres naturelles.
Pour raviver les liens communautaires, les Ngöbes se réunissent à l’occasion de grandes célébrations sociales appelées Balsería ou Krun. Ils profitent de ces rassemblements pour commercer ou simplement pour se revoir. La tradition veut que les hommes, armés de bâtons en bois, s’affrontent en duel. Ces combats ont plusieurs significations (amitié, rivalité, concurrence…).
La parenthèse consacrée aux Ngöbes est terminée. On peut souligner que ces indigènes ont un fort désir identitaire, une réelle volonté d’appartenir à une communauté, et ce sont notamment tous ces efforts qui font qu’ils ont su traverser les âges !